Historique

C’est à partir de 1792 que le gouvernement britannique du Canada divisa en cantons les terres réparties à l’est de larivière Richelieu et au sud du fleuve Saint-Laurent. Il n’existait aucune occupation officielle ni de concession seigneuriale dans les Cantons de l’Est. Le territoire était recouvert de forêts et faisait partie des « terres de la couronne », peu accessibles à cause du manque de chemins.

Roxton Falls fut colonisé par des loyalistes1 puis des Canadiens français venus des alentours, à savoir Milton etSaint-Pie. Les censitaires qui cultivaient les terres des seigneuries avoisinantes (Richelieu, Iberville, Saint-Hyacinthe) n’avaient plus d’espace pour établir leurs fils; c’est la raison pour laquelle ils furent nombreux à s’établir à Roxton.

Les débuts furent pénibles. Le principal obstacle rencontré fut l’absence de chemins. Pour démontrer les difficultés rencontrées par les voyageurs, citons ici un passage de la lettre que l’abbé Leblond, premier prêtre missionnaire à visiter Roxton, adressée à Mgr Bourget en 1848 : « Ce n’est qu’à cheval que j’ai pu traverser les trois dernières lieues et demi du trajet; et encore me fallait-il souvent invoquer mes grâces d’état de missionnaire pour ne pas perdre un petit peu de courage. C’est plutôt un animal bon nageur que bon trotteur qu’il faut pour un tel voyage; car l’on a assez souvent des bourbiers et des marécages de presqu’un arpent à traverser. »

Le même abbé Leblond décrit le début du village en 1849 : « Des hommes, des femmes et des enfants courent, s’agitent et travaillent là où les bêtes fauves seules avaient fait leur séjour. Le bruit de la hache du défricheur, le craquement des arbres qui succombent, le pétillement du feu qui nettoie la forêt, ont remplacé le silence des bois. […] Une bonne route, faite à grand frais par la Compagnie, rend l’accès de ces lieux facile et commode. Elle est parsemée déjà de petits espaces défrichés […]. À l’extrémité s’élève le nouveau village ou la ville future de Roxton [Falls], que la Compagnie avait nommé [Metcalfe], mais que les habitants, avec l’agrément de celle-ci, aiment mieux appeler du glorieux nom canadien d’Iberville. […] La rivière Noire, la principale des deux branches qui, en se réunissant, forment la rivière Yamaska, court au milieu et fournit de nombreux et intarissable pouvoirs d’eau, pour moulins et manufactures de toutes espèces. […] Et voilà aujourd’hui la Colonie avec une population de trois cent trente habitants parmi lesquels on trouve des individus de tous les corps de métiers, avec quatre-vingt lots de terre en culture, un village commencé, une église bâtie et un Missionnaire qui la visite toutes les trois semaines, une école ouverte, plusieurs moulins à farine, deux boutiques de forgeron dans l’une desquelles on se sert du pouvoir de l’eau, une manufacture de potasse, puis en outre le produit de la récolte de cet automne. »2
En 1861, la population avait atteint 600 personnes et 992 en 1871. La population de la paroisse est de 2 000 âmes en 1923.

Le premier maire de Roxton Falls, en 1863 était John Wood, un tanneur qui y s’était établi en 1851. Il demeura maire jusqu’en 1880 quand il fut remplacé par Joseph Lafontaine.